Tous les Algériens fêtent l’année nouvelle. Pour le quart d’entre eux, les festivités du nouvel an berbère ont en point d’orgue Yennayer, journée de Fête nationale, journée chômée et payée. Cette année, les Berbères du monde entier fêteront l'an 2973. Pour les autres, la tradition est toujours très présente, et l’innovation gourmande s’invite sur les tables de fêtes.
Algérie : entre tradition et modernité
Traditionnellement, le nouvel an berbère, Yennayer, loue le travail des agriculteurs et honore la terre nourricière. C’est un symbole de partage, d’hospitalité. Les familles se rassemblent autour d’un bon repas, les histoires et traditions s’y transmettent. Le dîner familial est le temps fort de la veillée, souvent copieux, composé de plats avec semoule, grains et légumes secs. Ces mets, patrimoine culinaire berbère, symbolisent l'abondance des denrées que promet la nouvelle année. Ainsi, ce couscous particulier intègre toutes les graines et éléments cultivés que la terre a donné. En symbole de reconnaissance, on les utilise dans ce diner, associés avec de la viande séchée et salée de L’Aïd.
Couscous de volaille ou de viande, accompagné de pain à base d'herbes, douceurs… Les mets acides, épicés amers sont absents, afin d’éviter que l’année ne soit mauvaise. C'est l'une des superstitions de Yennayer. Une autre tradition, la crème de riz pour le dessert, avec sa décoration de cannelle, et bien sûr, le « treiz », une corbeille de mets sucrés, fruits de la terre comme figues ou dattes séchées, noix et autres graines, chocolats et bonbons, plus modernes. L’Algérie moderne voit aussi la mode des sapins, des décorations d’un Noël planétaire et de tous ces symboles : bûche pour le dessert, chocolats, etc.
Nouvel an 2023 pour tous
Tous les Algériens, Berbères ou non, fêteront le nouvel an. En cette fin d’année, la cohorte d’annonces peu réjouissantes – inflation, pénuries, difficultés internes… - influence bien sûr le moral des consommateurs qui auraient bien eu besoin d’une pause. Déjà en 2022, les achats festifs se concentraient sur des beaux morceaux de viande de bœuf, des gâteaux somptueux et crémeux, des pâtés de bœuf, des tartinables dans une large variété, et des chocolats les plus ludiques. Les desserts ultra-frais ont le vent en poupe, avec des recettes sophistiquées comme des flan caramel, des yaourts brassés à la chantilly, des crèmes au chocolat.
Les Algériens aiment les fromages et ils sont abondants, avec des innovations tournées sur l’usage en tartinade (Tartino), en formats à partager sur une table commune, mais aussi, des offres plus raisonnables de frais 0 % de MG (PICOLO)… A retenir : le lait et les laitages (chèvre, brebis, vache) constituent 62 % des protéines animales de la ration des Algériens. Et justement, la poudre de lait importé a manqué cette année, notamment la poudre de lait de vache, ce qui met les Algériens sous tension car cette précieuse poudre fait partie des fondamentaux : le pain, le lait, le sucre, l’huile. Depuis 2020, les cours mondiaux du sucre ont augmenté de 26 %, ceux du blé de 71 % (source : Euromonitor Nov 22).
Les produits de partage (tartinables, pâtés et terrines de poisson, de boeuf ou de poulet, les sauces variées à dipper) séduisent les Algériens qui apprécient la praticité de leur partage, la convivialité qu’elles induisent et leurs saveurs, bien sûr ! Les boissons sucrées, gazeuses ou non, ont pris un bel essor, cependant, la majeure partie de cette croissance est tirée par la hausse des prix masquant une croissance faible des volumes. L'économie algérienne ayant été touchée par la pandémie de COVID-19, les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux prix : ils se tournent vers des marques économiques moins chères. Les marques les plus populaires sont Ibrahim & fils (17,3 % des PDM), Hamoud Boualem SpA (6,4 %), SGEM Guedila (5,5%). A noter que les boissons alcoolisées sont consommées par certains Algériens, notamment leurs vins, mais aussi des boissons plus internationales. Les boissons chaudes sont aussi un point fort : thés, cafés et boissons avec cacao, poudres de lait aromatisées, etc.
Boissons chaudes the world in data 22Pénuries 2022
Si l’énergie (pétrole, gaz, électricité) fait défaut à bien des Européens et nombre de pays dans le monde, l’Algérie résiste bien grâce à ses productions domestiques. L’essence et le gaz n’ont pas augmenté (23 Dinars / litre) quand l’électricité a augmenté mais reste accessible. Notre expert et membre du Jury Djaz’Innov, Mounir Benazouazou (Packaging Expert Consultants) précise que le marché de l'alimentaire et l'agroalimentaire en Algérie s'est amélioré ces derniers mois malgré la hausse des matières premières au niveau international. Pour preuve, de gros investissements sont en cours ou programmés dans le domaine des emballages alimentaires (aseptiques ou autres) de l'ordre de dizaines de milliard de dinars. Le groupe Cevital a annoncé 600 millions de dinars d’investissements quand un autre industriel vient d'acquérir une licence chez Tetrapak pour une ligne de production d'emballage aseptique (impression, enduction, métallisation feuille ...) laquelle est en phase de montage.
Des échanges en forte progression
Déjà en 2021, les échanges commerciaux de l’Algérie avaient progressés fortement de 43 % Vs 2020, pour atteindre à 83 Mds US$. Les exportations algériennes ont suivi la hausse des cours des hydrocarbures, pour atteindre 42 Mds USD en 2021, soit une augmentation de 76% sur un an. Cette augmentation est essentiellement la conséquence d’une hausse du prix et des quantités vendues d’hydrocarbures, ces derniers représentants 91% du total des exportations algériennes (39% de gaz naturel, 37% de pétrole brut et 17% de carburants). Le reste des exportations (+69% en 2021) se composent de dérivés des industries pétrolières et gazières (engrais, ammoniac, huiles issues de la distillation des goudrons) et de produits agroalimentaires (dattes, sucre).
commerce exterieur de l'algerie 22
Conclusions
L’Algérie avance dans le siècle avec sa tradition et son extrême hospitalité, emportant dans son sillage des innovations alimentaires. Ouverte sur le monde, par capillarité s’installent des fêtes planétaires comme Halloween ou Noël. La chaleur et le partage avec.
Merci à Mounir Benazouaou (Expert Packaging et membre du Jury Djaz’innov) et Nassima Hamdi (Wanylab, expert qualiticienne)